Rickshaw

Un terme de la cyclonymie adopté par la langue française vient du japonais, rickshaw.Ce nom est issu d’une contraction de jinricksha, attesté en 1874 et issu de jin-riki-sha (人力車)Composé des trois idéogrammes , 人 jin = humain, 力 riki = pouvoir ou force et 車 sha = véhicule, il signifie V.P.H. (Véhicule à Propulsion Humaine). On retrouve le dernier élément de le nom japonais de la bicyclette, ji ten sha (自転車 ), formé des trois idéogrammes signifiant : soi-même, circuler et roue. Ce terme a une parenté avec sa traduction en chinois, 自行車 zìxíngchē où l’on retrouve l’idéogramme chinois ché qui évoque l’idée de transporter. La langue vietnamienne l’a aussi repris pour nommer la bicyclette,xe dap (véhicule + pédale), la seule langue du monde où la caractéristique du véhicule, la pédale, apparaît dans son nom.

Le nom japonais jin-riki-sha a d’abord été adopté par l’anglais sous la forme rickshaw puis emprunté par le français avec le sens de cyclopousse. Il ne vient donc pas de l’indi, comme l’affirme par exemple le dictionnaire Larousse (édition 1989).

Rickshaw a d’abord désigné le pousse-pousse (mot attesté en français en 1889), véhicule à deux roues tiré par un homme, avant de s’appliquer aujourd’hui surtout au cyclopousse (1966), i. e. une voiture légère tirée par une bicyclette.

Alors que Paris développait le vélocipède dans les années 1860, Tokio préféra un autre mode de transport au début de l’ère Meiji (1868), le pousse-pousse. Et près de 40 000 véhicules de ce type circulèrent à Tokyo en 1872 : ils deviendront la premier mode de transport au Japon. Les artisans japonais se sont inspirés des voitures hippomobiles récemment arrivées dans le pays pour créer ce pousse-pousse. Ces chaises roulantes composées d’une caisse montée sur deux roues, étaient déjà connues à Paris depuis longtemps, au moins depuis 1671 : elles étaient appelées roulettevinaigrette ou brouetteDiminutif de beroue, deux roues, brouette est un doublet étymologique de bicyclette : au sens moderne, la brouette n’a plus qu’une roue, ce qui compense la barouche dont le nom est aussi dérivé de la même racine mais qui a quatre roues ! Les anciennes brouettes sont représentées dans une peinture du Langrois Claude Gillot  représentant les embarras parisiens, « Les deux carrosses » (c. 1707). Ces brouettes sont les lointains ancêtres du Vélib’ !